Populations
Parmi les 9 449 personnes accompagnées en 2023, on comptait 1 417 demandeurs d’asile (15%), dont au moins 799 demandeurs d’asile et réfugiés au Centre de santé (35% des patient.e.s des consultations) et 364 personnes (7%) accompagnées dans le cadre des permanences téléphoniques.
Etat de santé
La plupart des demandeurs d’asile ont subi des violences dans leur pays d’origine, durant le parcours, et/ou lors des premiers mois de leur arrivée en France. Dans le rapport d'activité et d'observation du Comede 2023 on note que 78% déclaraient des antécédents de violences (définition OMS), 27% des antécédents de torture (définition ONU), et 30% des antécédents de violences liées au genre, ces violences constituant un risque significatif de présenter un psychotraumatisme grave.
La précarité sociale et administrative imposée aux demandeurs d’asile induit fréquemment une souffrance importante, encore majorée pour les personnes « dublinées » par le risque de renvoi dans un autre pays européen sans pouvoir poursuivre les soins entrepris en France.
Les demandeurs d’asile représentent ainsi les trois quarts des personnes suivies en psychothérapie au Comede, 54% d’entre eux souffrant de troubles de la concentration, de l’attention et/ou de la mémoire. Plus fréquents chez les hommes, et particulièrement les hommes victimes de violence de genre, ces troubles peuvent entraver la capacité des demandeurs d’asile à mettre en récit leur parcours d’exil (convocations à l’Ofpra et à la CNDA). En raison de ces troubles, les personnes non francophones rencontrent également davantage de difficultés concernant l’apprentissage de la langue.
En matière d’épidémiologie médicale, les demandeurs d’asile partagent avec les autres exilés le poids des maladies chroniques (en premier lieu maladies cardiovasculaires et diabète) et à un degré moindre des maladies infectieuses (majoritairement les infections virales chroniques B et C), mais c’est dans cette population que la part des troubles psychiques graves est la plus importante.




